Les panneaux indicateurs allemands se présentent sous différentes formes et sous différents types.

Le plus souvent rencontrés au plus près du front, les panneaux indicateurs ont deux principales fonctions :

– aiguiller les unités de combats pour qu’elles se regroupent en un point défini par le Kommandeur de la division – ou toute autre personne en charge d’une formation combattante.

– orienter les troupes vers la ligne de front ou vers un point « à l’abri ». On en trouve de nombreux exemples lors de l’évacuation de la Poche de Falaise.

Ces panneaux reprennent le plus souvent le nom ou les initiales du Kommandeur mais peuvent aussi reprendre l’insigne de la division, voire le numéro de compagnie ou de régiment. Il n’y a aucune règle en vigueur dans le choix du repère mis en évidence sur le panneau, c’est au « bon vouloir » du soldat qui le pose tout en restant dans les limites de la compréhension bien évidemment !

Voici quelques exemples pour le Jäger Regiment 34 : (liste non exhaustive)

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Souvent, ces panneaux sont peints sur des couvercles de caisses de munitions ou tout autre élément en bois dans lequel on découpe une forme de flèche ou un rectangle simple et sur lequel on réalise à la craie ou à la peinture le marquage désiré. Mais les conditions de combats peuvent faire changer ces paramètres. Un simple mur ou une fenêtre peuvent ainsi se retrouver peints au nom d’une division comme l’exemple ci-dessous

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Le nombre de panneaux dépend ainsi du nombre d’unité qui passe dans le même secteur, certains secteurs comme Falaise ou Argentan ont vu bon nombre de divisions diverses et variées les traverser :

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Sur cette dernière photo, on reconnaît le trident de la 2ème Panzer Division sur l’un des panneaux, certains indiquent « Kranken Sammelstele » pour désigner un hôpital de campagne.

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On voit sur cette photo le style très varié et les différentes tailles des panneaux suivant les moyens dont disposaient les soldats. Les inscriptions « Toll », « Malemes » et « Howser » sont faites à la peinture sur des morceaux de planches récupérées dans les maisons environnantes. Les autres panneaux réalisés aussi sur du matériel de récupération sont réalisés à la craie (K3/ I) Il y a même une direction du 56/I directement écrite sur le poteau téléphonique.

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On remarque encore ici les différents moyens mis en œuvre, à la sortie de la poche de Falaise. Des inscriptions rapides sur le mur « Trun » ou encore « Tr. Bü Rechts » jouxtent des panneaux de meilleure facture qui jonchent le sol ou qui sont arrachés après le passage des américains, on peut encore y voir « Metz Kolonne ».

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Ces panneaux permettent de nos jours aux historiens de pouvoir situer des unités et retracer les chemins employés par les divisions en débâcle à travers la Normandie.

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Conclusion :

La confection de ces panneaux dépend en grande partie de la situation de combat et des moyens dont disposent les unités. Tous les exemples cités précédemment ont été vus lors de la bataille de Normandie, au moment ou l’armée allemande était en fâcheuse posture autour de Trun / Argentan / Mortain. Les panneaux retranscrivent bien le manque de moyens attribués et le ravitaillement plus que précaire dont ont souffert les divisions engagées en Normandie. La récupération était de mise, surtout au cours des dernières semaines de combats (du 5 au 20 août 1944).

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